Cr du 24 h du pontet 2010 Téléthon

Le Défi 24H du Pontet pour le Téléthon du 3 au 4 décembre 2010

J’aborde ces 24h avec beaucoup d’interrogations ; normal après 6 mois d’absence en course.

 Cette blessure à la cuisse va-t-elle me laisser tranquille ?

 N’est il pas un peu tôt pour ce type d’épreuve ?

 Le manque de kilométrage ne me sera-t-il pas préjudiciable ?

 Aurais je encore l’envie de repousser mes limites, le mental est il toujours intact ?

 Comment vais-je gérer mon retour ?

Tant de questions qui ne resteront pas longtemps sans réponse.

Vendredi 3 décembre, 15h30 arrivée au Pontet en avance comme à mon habitude, besoin de m’imprégner des lieux, de prendre des repères, de me sentir bien.

A peine le temps de sortir les affaires du coffre que je retrouve le trio Domi, Fluo et Rémy. Quel plaisir de voir des amis de la Famillau, cela faisait bien trop longtemps à mon goût. Nous prenons nos quartiers dans un espace dédié aux coureurs, je trouve le lieu sympa mais faudra pas y trainer trop longtemps quand même ! Vivi et jean Marc nous rejoignent rapidement, de nouveau des retrouvailles attendu et plaisante, ça fait du bien. On discute, on se distrait  les uns les autres en parlant de tout et surtout de course, on se prépare et c’est déjà l’heure du départ. 17H30, La pression monte sous forme d’appréhension, un sentiment de crainte et d’excitation m’envahit ce qui n’est pas pour me déplaire, cela faisait si longtemps !

18H00 La nuit est tombé, il fait déjà froid nous sommes parti pour 13h30 de nocturne sur ce circuit d’1 km sans trop de difficultés en apparence. Domi par aux avant poste, je le suis, il sera en tête pendant une dizaine de mètres. Nous engageons la bataille ensemble, Domi  très motivé pour aller chercher son objectif et moi pour tenir le plus longtemps possible sans abimer la machine, un  duo très déterminé mais un peu trop sans doute. Le rythme est un peu trop soutenu pour un début de course, on s’en fou un peu, ça déroule et on est bien, ce sera le seul bémol de ma gestion de course, je vais vite le  payer (mais de partager ces moment en compagnie de Domi  a été le plus fort). Des douleurs à la cuisse et à la plante du pied me titillent et deviennent de plus en plus gênantes au fils des kilomètres. Entre le 20 éme et le 30 ème, j’ai déjà des réponses à mes questions, ma blessure est présente, j’ai le mental qui me fait défaut et pour couronner le tout j’ai l’estomac qui montre des signes de faiblesse, et bien ça s’engage mal sans compter que je suis triste pour Domi et ses problèmes de genou.

Ma décision est prise, je m’arrête afin de récupérer un peu, de remettre tout à plat, j’en profite pour bien m’alimenter, cela durera 20 mn environ. Dés lors ma stratégie de course est la suivante ; 5 km de course, 200 à 300m de marche, 5 km de course et 10 mm d’arrêt au chaud.

Entre le 30 ème et le 47 ème kilo ça fonctionne assez bien, hors mis quelques perturbations gastriques  bien métrisées par les pauses et une bonne alimentation. A l’abord du 50 éme, gros coup au moral, on m’annonce avec 2 tours de moins que mon décompte perso, cela peu paraître anodin mais je m’aperçois que non, les efforts fait ont besoin d’être reconnut. J’encaisse le choc et comprend bien que le système manuel n’est pas au top. Je prends note et deviens très vigilant (foutu système électronique qui ne fonctionne pas !!) Je m’efforce d’oublier mais enraille de nouveau la machine, au 65 ème, re problèmes gastriques qui m’obligent à m’arrêter plus tôt. Au stand Famillau, j’y retrouve le trio Domi, le moral dans les chaussettes, l’ami Rémy dormant comme un Bébé et Fluo partir lui aussi dormir au calme dans une salle à côté, seule Vivi pour continuer et tenir la Famillau sur le droit chemin.

Nous décidons avec Domi de nous reposer, il est environ 4h15/4h30 du matin, je ne m’installe pas trop confortablement afin de ne pas trainer trop longtemps, réveille prévu vers 5h15 mais ce sera ma petite Isa vers 6h qui au téléphone nous servira de réveil. Requinquer, le redémarrage est difficile, le vent glaciale que nous avons de face pendant 500m est terrible, il fait très froid, il me faudra 3 tours de marche pour remettre en route la machine, stratégie inchangée jusqu’au 85^ème kilomètres, je passe des moments en compagnie de Vivi,  Rémy, de Fluo et Domi, on discute et on avance c’est le principal. Et puis c’est une nouvelle course qui démarre, ma course. Lancé, il n’est plus question de m’attarder au stand, tant que je peux, je déroule un max. Je m’alimente et me rehydrate assez bien, pour preuve le nombre d’arrêt « pipi » que je fais.

17H15 de course et seulement 99 km au compteur, pour dire que j’ai gérer (A Peynier passage au 100 en 12h30 !), je continue sur un bon rythme, les jambes le veulent alors j’en profite, je suis sur un petit nuage, pratiquement aucune douleur, je marche de temps à autre, je récupère et repars ainsi bien dans mes pompes et surtout bien dans la tête. Longues périodes de course, petite période de marche et petites poses s’enchainent, c’est bon, très bon. Plus rien ne viendra me perturber jusqu’ à l’arrivée 7 h plus tard. Le soutien et encouragement des autres participants ainsi que de mes amis de la Famillau, la visite de Sarah y seront pour beaucoup dans mon état de sérénité. Courir (pas non plus à 12 km/h !) mais courir quand la plus part marche ou sont à l’arrêt ça fait un bien fou, pas très gentil pour les autres mais d’habitude c’est moi qui est cuit à ce stade de la course alors là j’en profite, c’est motivant.

Les dernières minutes seront encore plus faciles, 7mm encore, j’entame le dernier tour, lancé dans un sprint (tout est relatif !) à 12 à l’heure, là oui c’est vrai. Je termine ce 24h avec la sensation de pouvoir courir une 25 ème heure (seuls Domi et Eric peuvent comprendre, désolé pour les autres !) 2mm encore, je ne repartirai pas, pas envie de finir seul au beau milieu du parcours, au froid, je préfère savourer ce moment au milieu de la foule et je rejoint très vite la bande, seule Vivi encore et toujours est sur le circuit, quel niaque, elle mérite vraiment la 1ére place Féminine.

Objectifs atteints : minimum 100 km, du plaisir, de la sensation, pas détruit et surtout beaucoup de partage et de joie en compagnie de mes amis.

Une belle reprise, avec un bon espoir pour le futur même si je reste lucide et que je sais que rien n’est encore gagné et acquit.

Mes réponses en poche, je repars en quittant une belle bande de Frapadingues dont je fais parti, en rêvant à cet objectif des 169 km (4 Marathons) pour le prochain.

Au final 137 km officiel (140 à mon compteur perso) et une 7 ème place prometteuse pour la suite et surtout beaucoup de bonheur.

Un Grand remerciement à toute la Famillau pour votre soutien et vos appels, un grand merci également à mes compagnons de route du jour Domi, Eric, Rémy et Vivi et vous félicite encore pour vos résultats respectifs. Merci aussi à Sarah et jean Marc pour leur soutien sur place.

@+

Le Cadet